textes

 

Jean-Michel Collet. in « Art et artistes en pays catalan au 20eme siècle » décembre 2000.

 

 

 

Comment conjuguer l’espace, l’émotion et l’acte artistique, voilà tout l’enjeu du travail de Philippe JAMINET pour qui la création trouve sa voie par l’intervention.

 

Intervention dans et sur le paysage, qu’il soit végétal ou urbain, naturel ou architectural, livré à lui-même ou domestiqué.

 

Intervention suggestive souvent, mais aussi parfois très marquée.

Chaque œuvre de Philippe JAMINET comporte une part d’incertitude, d’impondérable qui lui donne une émouvante fragilité.

 

Le vent en est très souvent une composante majeure dont les caprices et les sautes d’humeur enrichissent le propos.

 

Les végétaux, amis et complices, échappent quelque peu à sa volonté et participent « librement » à l’accomplissement de l’œuvre. Lorsqu’il s’agit de lumière solaire, là aussi le travail est en perpétuel mouvement.

C’est sûrement la ligne directrice qui guide Philippe Jaminet : ce facteur aléatoire et fondamentalement élémentaire qui modifie, transcende et parfois se dérobe.

Son travail a toujours un point d’ancrage solide et terrien, il trouve sa grâce et sa signification en cette dépendance délibérée envers les éléments incontrôlables.

Toute l’œuvre de Philippe Jaminet s’inscrit dans l’espace mais aussi dans le temps et son action.

Les « anémographies » fixent un moment éolien, les « marquages » stigmatisent le travail du temps sur la matière minérale et végétale, les tailles symbolisent un instant de la vie des végétaux qu’il faudra éternellement reprendre.

 

L’espace, le temps, la lumière, le vent sont les couleurs de la palette qui permet à Philippe Jaminet d’exprimer les émotions telluriques qui l’habitent.

 

 

 

 

Sauf mention spéciale les images sont de Ph. Jaminet.